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Une oeuvre d'amour : l'accompagnement


Une œuvre d’amour :

 L’accompagnement spirituel

 

Principes généraux

 

Introduction

 

Tout chrétien, dans sa relation avec ses frères et sœurs dans la foi, vit des moments où il exhorte, console, soutient, écoute, aide, et où parfois c’est l’inverse : c’est lui qui est aidé par l’écoute d’un autre chrétien.

A des degrés divers, sans nous en apercevoir nous vivons donc des expériences d’accompagnement.

 

Cela peut nous ouvrir à un désir d’être accompagné et bien des serviteurs de Dieu, eux-mêmes, cherchent à avoir un collègue accompagnateur pour les aider dans leur ministère.

 

Le Seigneur lui-même, nous accompagne, bien sûr , mais quelle aide aussi d’avoir un compagnon qui peut nous écouter à certains moments !

Cela peut s’adresser à chacun de nous, au début de notre vie chrétienne mais aussi à tout moment au cours de notre vie.

 

Cela peut nous ouvrir aussi à un désir d’accompagner et combien il est précieux dans les églises d’avoir de telles personnes qui savent être à l’écoute.

Cet enseignement peut les aider.

 

Nous allons parler de l’accompagnement spirituel concernant la relation avec Dieu.

Nous mettrons en bleu marine ces divers principes généraux.

 

ð Nature de cet accompagnement

 

L’accompagnement (au cours d’une retraite spirituelle) est un accompagnement « spirituel » et peut en rester là.

 

Bien sûr, même si ce n’est pas l’objectif premier, il peut déboucher sur une aide psychologique

 

L’homme est un tout , et il n’y a pas de séparation nette entre le psychisme et le spirituel.

 

L’accompagnement spirituel en dehors d’une retraite spirituelle, dans la vie courante, va rarement se cantonner qu’au spirituel et cela n’est pas gênant s’il n’y a pas de « pathologies psychologiques » nécessitant des compétences particulières.

Néanmoins, l’objectif de l’accompagnement doit être spirituel au départ (progresser, aider dans la vie spirituelle) 

 

Si l’objectif prioritaire n’est pas spirituel mais psychologique, il ne faut pas sans formation s’investir dans une relation d’accompagnement.

 

Important d’être humble (ne surestimant pas notre capacité de prise en charge), prudence avant d’accepter un accompagnement.

 

Cette décision de part et d’autre se fait dans la prière et le discernement.

 

ð Objectif de cet accompagnement

 

Il est donc spirituel.

 

Donner le goût de la Parole de Dieu, le goût de la présence de Dieu et de son écoute (enseignements sur la méditation notamment, mémorisation, états de l’âme etc.)   

 

L’accompagnement vise en particulier à aider la personne à savoir utiliser des outils pour une plus grande autonomie dans sa relation avec le Seigneur.

 

On souhaite qu’elle soit plus attentive à sa communication avec Dieu, qu’elle sache mieux répondre à la volonté de Dieu, qu’elle progresse dans son intimité avec lui, qu’elle progresse dans le discernement spirituel.

 

ð Les moyens d’atteindre cet objectif. 

 

Dans une retraite spirituelle, le support sera des méditations proposées à l’accompagné.

 

En dehors d’une retraite spirituelle, dans la vie courante, c’est aussi un moyen important à utiliser.

 

Le compte rendu que va nous en faire l’accompagné au cours de l’entretien va nous permettre de vérifier s’il s’est bien approprié les outils.

 

Cela nous permet aussi d’analyser « les consolations » et « les désolations » produites. (voir écrit sur les états de l’âme) 

 

 Bien sûr,  de l’encouragement et des enseignements sur la vie chrétienne s’ajoutent aux méditations.

 

ðDéroulement de l’accompagnement : Il s’agit d’un entretien.

 

·      Description de l’entretien :

 

-       Avant l’entretien :

 

L’accompagnateur se sera préparé (me suis-je déchargé ? Demander au Seigneur d’être disponible, le cadre est-il favorable, attitude de prière, d’accueil…)

 

-       Pendant l’entretien :

 

Début :

Accueil. Quelques paroles de bienvenue et d’explications du contenu de ce moment s’il s’agit d’un premier accompagnement.

Quelques questions posées (éventuellement a-t-elle une attente ?)

 

Rassurer.

 

 Définir le cadre : durée de la rencontre, confiance mutuelle avec respect du secret de ce qui peut être dit. 

 

Prier si on ressent que cela est bien.

 

ð L’entretien :

 

 On ouvrira la Parole et on parlera des méditations proposées.

 

Normalement, l’accompagné lira ce qu’il a écrit dans son journal spirituel au sujet de la méditation.

 

L’accompagnateur s’efforcera d’écouter dans le silence, de laisser la parole à l’accompagné autant que possible.

Faire si nécessaire des remarques utiles, aidantes et prodiguer des conseils concernant la façon de méditer.  

 

ð Fin de l’entretien : 

 

(Savoir tenir le « timing » surtout si attente d’un autre accompagné lors d’une retraite spirituelle.) 

 

Proposer d’avoir un court moment de prière.

 

Écrire pour soi si nécessaire quelques notes pour s’aider pour le prochain entretien avec la personne.

 

Réfléchir à l’impression générale, à ce qui a été important, si l’accompagné est reparti avec quelque chose.  

 

·      Contenu et aspects spirituels de l’entretien :

 

ð Du côté de l’accompagnateur :

 

Il est témoin de l’action de l’Esprit de Dieu qui guide la personne. Laisser agir le Seigneur.

 

Rôle effacé tout en étant très présent.

 

S’interdire de « pousser » la personne à dire des choses, respect de sa liberté.

 

Avoir une « seconde oreille » c’est-à-dire repérer des choses significatives (mots qui se répètent, bribes de phrases, émotions, pensées dysfonctionnelles.) qui pourront nous aider à discerner.

(Pour éventuellement en parler avec elle pour qu’elle se connaisse mieux elle-même ou sa situation, pour qu’elle repère des fausses pensées (exemple fréquent : « je suis nul ») ou pour qu’elle voit l’action de Dieu dans sa vie.) 

 

Donner de la valeur et de la confiance en sa parole.

 

Éviter le bavardage.

 

Éviter de parler de soi-même. (ou brièvement pour des raisons discernées précises)

 

Repérer les consolations et les désolations.

 

 Aider à trouver un chemin, indiquer une direction mais rien de plus car c’est à la personne de découvrir dans sa relation avec le Seigneur, les décisions à prendre.

 

 Ne pas désirer intervenir dans la vie de l’accompagné. (Ne pas lui dire ce que le Seigneur attend de lui) (ne pas conseiller normalement)

 

Apprendre à connaître celui que l’on accompagne.

 Chaque personne est une « planète à explorer ».

 

Éviter les propos moralisateurs même si on est aussi là pour rappeler l’exigence de la Loi de Dieu. (exemple : un amour adultère ne peut être dans la volonté de Dieu et on doit le lui rappeler)  

 

Se rappeler que Dieu nous laisse libre.

 Pas de prise de pouvoir mais on est simplement un compagnon de route.

 

Savoir reprendre la parole de l’accompagné, et poser des petites questions pour savoir si on a bien compris.

 

Courant de sympathie tout en étant vigilant sur les phénomènes de transfert, contre transfert.

 

Inviter l’autre à se mettre debout spirituellement.

 

ð Du côté de l’accompagné :

 

Le Seigneur va le visiter par les textes médités, le silence, la nature, la relation aux autres, l’enseignement, l’accompagnement, ses réflexions propres.

 

Le bon berger fera aussi entendre sa voix dans son sanctuaire intérieur, n’en doutons pas.

 

Il y a surement des rendez- vous prévus avec Dieu.

 

L’accompagné peut avoir des inquiétudes, s’imaginant une attente de la part de l’accompagnateur, à devoir se livrer psychologiquement, ce qu’il ne souhaite peut-être pas.

Il faut le rassurer en expliquant que la nature de l’accompagnement est spirituelle et a pour objet que sa relation avec Dieu.

Il est libre de ne partager que ce qu’il désire.

 

Le but aussi pour y parvenir est de progresser dans la méditation.

 

S’il est dans la confiance, il désirera probablement confier des choses en raison des textes qui le rejoindront dans sa vie.

 

L’accompagné peut aussi rechercher une aide, avoir des attentes qu’il nous faut comprendre.

Il a peut-être un fort désir de reconnaître les chemins du Seigneur ou de vivre une intimité avec Dieu.

 

Il cherche peut-être la volonté de Dieu sur un point précis.

 

 Il peut aussi vivre des guérisons intérieures.

 

 Il peut y avoir un travail d’élucidation qui peut parfois être douloureux mais utile.

 

Il peut vivre des sentiments de honte, de culpabilité, des attaques spirituelles qu’il faut discerner.

 

Il a peut-être à effectuer un travail d’acceptation, pour consentir à un réel d’erreurs passées non rattrapables.

 

Il viendra possiblement avec des défaillances, des péchés auxquels il est attaché, ou dont il veut livrer bataille pour en être délivré.

 

  Il vit peut-être des blessures récentes ou anciennes mal cicatrisées qui peuvent se rouvrir.

 

Il peut vivre des moments exaltants, des moments de contemplation, de joie profonde.

 « Son esprit peut être une coupe qui attend la rosée ».

 

Il faut favoriser « l’agir de Dieu » en lui, en se rappelant que la vérité rend libre.

 

Il faut qu’il reste dans l’authenticité avec Dieu mais aussi avec nous, qu’il ne tombe pas dans des scénarios inconsciemment fabriqués d’où l’importance pour nous de demander à Dieu la clarté pour un discernement de qualité.

 

ð Qualité de l’accompagnateur

 

Nous aurions pu en parler en premier logiquement.

Car c’est l’élément fondamental. 

 

 Les principes généraux que nous venons de détailler sont du bon sens et normalement intégrés par l’accompagnateur.

 

Ces principes de base ne sont pas si nombreux même si on gagne toujours à lire des ouvrages, des articles sur l’accompagnement ou si l’on suit des formations.

 

Ce n’est pas un nombre important de connaissances ou des diplômes qui feront de quelqu’un un bon accompagnateur.

 

C’est aussi en accompagnant qu’on devient accompagnateur. (expérience de l’accompagnement avec le temps) 

 

La qualité de l’accompagnateur, c’est son expérience personnelle avec le Seigneur (vie spirituelle authentique).

 

Il faut un don de sagesse et de berger pour accompagner, un appel, un goût pour cela.   

Il faut un réel attachement au Seigneur ainsi que le désir de servir des personnes qui sont des frères et des sœurs.

 

Se connaître en profondeur est important.

 

 Important aussi d’avoir un sens de l’humain et certaines bases de psychologie.

 Être pédagogue.

 

Connaître l’Écriture est fondamental.

 

Notre présence doit être désintéressée. 

 

Il faut avoir une volonté de non -jugement, être discret, respectueux, bon, chaleureux. 

 

Bien d’avoir aussi un sentiment habituel de joie et de paix.

 

Être « tendre » avec soi-même, capable de pardonner, ne pas avoir de rancœur contre les églises.

 

Il faut savoir discerner le vrai du faux, avoir une maturité humaine, une foi profonde, une expérience de Dieu, une certaine autorité, de l’humilité.

 

Il faut une capacité d’écoute, savoir se taire, être bienveillant. 

 

Il faut avoir une habitude de parler à Dieu, de le prier.

 

Savoir être à l’écoute du Seigneur pour discerner quoi dire, ne pas dire, découvrir « les fils rouges » dans ce que dit l’accompagné, comment lui être utile etc.

 

Il faut savoir reconnaître les mouvements intérieurs en nous et chez les autres.

 

ð Fréquence de l’accompagnement.

 

Dans une retraite, c’est tous les jours que l’accompagné rencontre son accompagnateur mais certains souhaitent que ce soit un jour sur deux.

On peut aussi ne pas souhaiter être accompagné.

On le respecte.

Être accompagné devient vite une joie, un moment précieux.

 

Dans la vie courante : sauf « urgence », normalement, un rythme mensuel ou tous les deux mois est conseillé (mais cela peut être plus ou moins).

C’est à décider entre l’accompagnateur et l’accompagné.

Il est bon de parler dès le départ de la fin d’un accompagnement (3 mois, 6 mois ….) et avoir une grande liberté des 2 côtés pour continuer ou stopper , faire une pause.

 

Conclusion

 

Jean 21 :17

 

« Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime ».

Jésus lui dit « Pais mes brebis »

 

Gal 6 :2

 

« Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ.

 

L’accompagnement est une œuvre d’amour entre disciples de Christ.

 

Que le Seigneur vous encourage sur « le chemin étroit ».

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