Le Silence pour Dieu
C’est un des aspects de notre relation avec Dieu.
Récemment, des spectateurs ont été interpellés par des témoignages profonds dans le film (2023) « Libres » réalisé par Santos Blanco au sein de monastères.
Ce n’est pas la solitude elle-même ni le silence qui engendrent cette « autre vie » mais la relation qu’ils y trouvent avec Jésus-Christ, avec Dieu.
Nous pouvons trouver notre joie en lui.
Ps 27 :4 ; Ps 16 :11 ; Ps 73 :25 ; Ps 84 :2,3,5,11)
Le silence « spirituel » :
C’est plus que « l’absence de bruit dans un lieu calme » mais le désir d’être à l’écoute du Seigneur et que notre cœur soit en harmonie avec Lui.
C’est vouloir se retrouver seul devant Dieu pour être disponible pour des moments de qualité avec le Seigneur.
C’est « l’appel du lieu secret » (Mat 6 :6) avec la promesse que Dieu nous le rendra.
Le silence est « un dépouillement » car nous sommes encombrés par le contenu de nos vies et avons besoin de « nous poser » aux pieds du Seigneur pour n’être qu’à son écoute abandonnant nos agitations (Luc 10 : 41,42)
C’est une source de « liberté » car nous nous dégageons de ce qui nous alourdit pour trouver une plus grande aisance à nous approcher de Lui.
Notre « présence » à Dieu (être seul avec Lui) est plus importante que le silence lui-même.
Silence et contemplation.
La contemplation se définit comme l’action de regarder attentivement et longuement
Lors d’un repas, seul à seul, un couple de fiancés très amoureux, dans un bon restaurant, ne seront pas gênés par la présence des autres tables ni des serveurs.
Cela peut même contribuer à la qualité des moments passés.
Les fiancés « se contemplent » ainsi mutuellement dans ce repas.
Marie, sœur de Marthe, aussi, regardait, écoutait attentivement et longuement le Seigneur, éblouie, captivée par sa personne et ses paroles. (Luc 10 :39).
C’est cela le silence pour Dieu : une forme de contemplation.
La contemplation, bien comprise, n’a rien d’une illusion mystique. Pour cela, elle doit se vivre dans « la vérité » et « l’amour » et donc l’humilité.
(exemple de Marie, sœur de Marthe qui essuie les pieds du Seigneur avec ses cheveux l’ayant oint avec un parfum de grand prix (valeur d’un an de salaire) après la résurrection de son frère comprenant qui est véritablement Jésus. Jean 12 : 3)
C’est une attention portée au Seigneur, une réceptivité remplie d’affection pour le Seigneur dans une attitude de foi accompagnée ou pas du ressenti de notre communion en lui.
Dieu nous façonne, nous édifie, nous approfondit dans nos « rencontres » avec lui parce que nous nous attachons à lui et recevons de lui. (1 Cor 6 :17)
Jean 14 :20 « vous connaitrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, que je suis en vous »
Nous avons une compréhension intuitive de cette vérité (sans la comprendre réellement car elle nous dépasse), qui est un avant-goût de notre relation dans l’éternité avec Lui.
« Ensemble et seul » dans une retraite spirituelle.
Dans une retraite spirituelle dans le silence, nous sommes ensemble « seul » et nous pouvons chacun avoir cette relation, seul avec le Seigneur.
C’est un peu comme « ce repas au restaurant »
Nous n’avons qu’à nous soucier de Dieu et de soi, de soi avec Dieu
même si nous sommes en communauté.
C’est une aide précieuse, d’être ensemble et seul à la fois plutôt que seul « seul ».
Le fait d’être ensemble, nous fait bénéficier de la ressource de la communion fraternelle (même au sein du silence) parmi ceux qui vivent une expérience semblable et rend notre démarche beaucoup plus aisée, enlevant la sensation de solitude.
Nous vivons donc aussi « une communion communautaire en Christ ».
Par ailleurs, il y a l’accompagnement dont le Seigneur se sert.
Un temps propice.
Le vrai silence est donc « intérieur » et le silence extérieur va rendre propice l’accès au silence intérieur même si notre cœur peine à y entrer.
Le Seigneur a promis que ses brebis entendent sa voix (Jean 10 :27)
Si nous nous approchons de lui, il s’approche de nous (Ja 4 :8)
Le silence n’est pas « vide » mais « habité »
Le Seigneur nous promet réellement d’être là. (Mat 6 :6).
Le Seigneur va honorer ces moments qui lui sont consacrés.
Ce silence-là nous place dans un repos en lui, dans de verts pâturages près des eaux paisibles pour restaurer notre âme. (Ps 23 :2-3)
Des exemples… multiples dans l’Écriture ou l’histoire de l’église.
La relation personnelle entre Dieu et son enfant est une nécessité évidente absolue.
Citons simplement Siméon qui devait passer du temps dans le silence d’une relation personnelle avec Dieu, puisque poussé par l’esprit, il vint au temple pour voir Jésus bébé ayant été divinement averti qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Messie. (Luc 2 :25-32)
Quelle écoute de Dieu, quelle connaissance intime et secrète de sa présence ! Quelle relation mutuelle !
De même, citons Anne, la prophétesse, qui ne quittait pas le temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière, goûtant une proximité avec le Seigneur au point, elle aussi, de louer Dieu au sujet du Messie qu’elle avait su reconnaître. (Luc 2 : 36-38)
Nous sommes appelés à vivre « sous les ailes » du Seigneur. (Ps 63 :8 ; Ps 17 :8 ; Ps 57 :2 ; Ps 36 :8 ; Mat 23 :37)
Quelle récompense, quelle consolation d’avoir une vie intérieure proche du Seigneur « sous ses ailes » !
1 Cor 8 :3 dit : « Si quelqu’un aime Dieu, celui là est connu de lui ».
Nous sommes étrangers sur cette terre, ayant déjà « comme un pied » dans la cité céleste.
Et nous ?
Avons-nous « faim » et « soif » du silence de la relation personnelle avec le Seigneur ?
Sommes-nous capables de nous « déconnecter » de nos habitudes, de notre bruit, de nos moyens de communication, notamment de nos téléphones portables ?
De nous laisser attirer « au désert » pour que le Seigneur parle à notre cœur ? (Osée 2 :16) ?
Où en est notre désir de Dieu ?
Notre vie c’est Christ tout simplement.
Même si notre expérience de Dieu est encore petite, nous pouvons mettre en pratique ce silence pour Dieu chez nous dans notre lieu secret et ainsi progresser dans notre attachement au Seigneur qui nous le rendra.
Conclusion
Le silence est pour Dieu.
Esaïe 41 :1 « faites silence pour m’écouter »
Soupirons à ce que Dieu « élargisse » nos cœurs (2 Cor 6 :11-13)
Que le Seigneur dirige nos cœurs pour mieux le connaître !