
Comprendre
La « balance » de l’indifférence
pour nos choix.
Définissons l’indifférence spirituelle.
Dans notre recherche de Dieu, de sa volonté et pour grandir dans l’amour de la vérité, il est nécessaire d’être entièrement disponible.
C’est là qu’intervient cette notion fondamentale « d’indifférence ».
(qui n’a rien à voir avec le désintérêt ou l’insensibilité)
Il s’agit de passer par un dépouillement de notre volonté propre, de nous dégager de tout désir particulier.
Cette attitude nous rend libre pour être à l’écoute de la Parole de Dieu, de la voix du berger dans nos cœurs.
La balance à 2 plateaux.
La vieille balance à 2 plateaux avec une aiguille devant un cadran était dite « indifférente » lorsqu’elle oscillait librement d’un côté comme de l’autre et que l’aiguille était bien au milieu. (on s’aidait des poids pour l’équilibrer si nécessaire)
Elle pouvait alors effectuer une pesée correcte.
S’il y avait des frottements, ou que l’aiguille n’était pas au centre, la pesée était faussée.
Pour « sentir » et « apprécier » avec vérité, il est nécessaire que notre cœur ne soit pas attiré par un côté.
Sinon notre discernement sera faussé.
Nous devons examiner notre cœur pour connaître si nous sommes prêts à toute éventualité.
Notre désir ne doit être que la vérité seule.
La pauvreté spirituelle.
Cela nous incite à demander au Seigneur « un état de pauvreté spirituelle » pour que notre liberté spirituelle ne soit pas entravée et que nous puissions rompre tout lien « faussant la balance ».
La « pauvreté » rejoint le dépouillement de la volonté propre avec une attente totale venant de Dieu.
Si nous sommes dans un brouillard, c’est que souvent nous avons une attache.
L’abandon à Dieu de cette attache, va favoriser la clarté.
Si je crains que Dieu n’aille pas dans le sens de mon désir souhaité dans une décision à prendre, je serai incapable de discerner sa volonté.
Dieu peut me conduire vers ce que je désire mais pour le savoir il me faut « prendre le risque » d’abandonner mon désir et d’accepter toute éventualité.
Quelle joie, certes si Dieu me conduit là où j’espérais.
J’ai le droit d’avoir des désirs mais je dois choisir de les mettre de côté si je veux honorer Dieu, laisser sa volonté agir dans ma vie.
La « pauvreté » rejoint l’attente de la réponse de Dieu, le choix de dépendre de lui.
Elle nous rappelle que notre vie désormais en tant que disciple de Jésus, est là pour servir, glorifier Dieu en portant du fruit pour lui.
Nous ne bâtissons plus notre royaume mais celui de Dieu.
Tous les secteurs
Cette « indifférence » doit toucher tous les secteurs de notre vie : santé ou maladie ; vie longue ou courte ; richesse ou pauvreté ; honneurs ou déshonneurs ; succès ou échecs ; chemin facile ou plein d’obstacles.
Suivre la volonté de Dieu.
« Que ta volonté soit faite » et non la mienne !
Ce qui m’importe c’est de t’honorer par là où je passe en me confiant en toi.
Jésus dira à Pierre qui se comparait à Jean dont l’issue paraissait bien plus enviable :« Que t’importe ? Toi suis moi » (Jean 21 :23)
Que m’importe, je vais suivre le Seigneur, voilà ce qu’est « l’indifférence spirituelle » et la soumission du disciple à son Seigneur.
Se rappeler que nous sommes aimés de Dieu.
N’oublions pas que quel que soit le chemin plus facile ou plus difficile que nous sommes appelés à parcourir, le Seigneur nous aime considérablement, nous le savons bien, et qu’au final toutes choses concourront à notre bien.
L’amour fait confiance même s’il ne comprend pas, même si le doute par incompréhension peut surgir comme ce fut le cas pour Jean Baptiste dans sa prison face au martyr. (Mat 11 :2-6)
Nous n’avons pas toutes les données en main ni pour choisir, ni pour tout comprendre mais nous nous savons accompagnés par le Seigneur et nous croyons à son amour pour nous quoiqu’il nous arrive.
Action et non pas inaction.
L’indifférence n’implique pas une « passivité ».
Si nous savons que Dieu nous a confié tel ministère, tel travail, telle « affection », etc., nous pouvons être amenés à défendre, à combattre (avec l’aide de Dieu et selon lui) ce qu’il nous a confié.
Le discernement de la volonté de Dieu est justement très utile pour nous donner une « sainte » assurance et éviter une passivité.
Dieu peut nous reprendre des choses qu’ils nous a donné mais il peut nous demander de défendre des choses que les hommes veulent nous enlever.
A nous de discerner, maintenant que nous en comprenons l’un des principes fondamentaux : l’indifférence. !
Un cœur calme, confiant et désencombré.
L’indifférence implique un cœur désencombré :
La balance peut être faussée non seulement par nos désirs mais encore par la considération d’autrui, notre confort, nos idées ou préjugés, notre insensibilité aux choses, nos agitations.
Il nous faut un cœur calme et « méditant » recherchant paisiblement Dieu dans sa parole et la prière.
Il faut maitriser nos pensées et notre affectivité sans « éteindre » ou « étouffer ».
La méditation, toujours la méditation (priante)
L’indifférence, oui mais se mettre activement à l’écoute de la Parole de Dieu, notamment de la « Parole priée » (voir article sur la Lectio Divina ou la méditation d’écoute).
Utile s’il y a une recherche de la volonté de Dieu, de consulter aussi sur le blog : Consulter Dieu, oui mais comment ?
L’indifférence est nécessaire mais pas suffisante puisqu’elle s’inscrit dans une recherche de Dieu à travers sa parole, la prière, le conseil éventuel de frères et de sœurs.
Quelques exemples
Un bon exemple d’indifférence dans l’Écriture est celui de Paul confronté à son martyr en Philippiens 1 : 20-25.
Il a le désir de « partir vers le Seigneur » mais il sait aussi qu’il peut être utile aux chrétiens. Entre les deux , son coeur balance.
L’attitude d’acceptation de Job (Job 2 : 10)
L’attitude de soumission de Marie (Luc 1 : 38)
Quelques contre exemples
Moïse lors de son appel (exode 4 :13), Balaam qui force la main de Dieu pour partir(Nombres 22) …
Conclusion
Notre démarche volontaire de nous placer « dans l’indifférence » découlera de notre attachement au Seigneur et de notre désir de vouloir faire sa volonté.
Nos choix, nos difficultés sont non seulement une occasion de voir la fidélité de Dieu mais aussi de nous laisser sonder dans notre relation avec lui.
Nous sommes appelés à réfléchir comment progresser dans notre connaissance intérieure de sa personne, notre obéissance, notre discernement.
Que la bonne main de Dieu soit sur vous pour vous conduire sur son bon chemin. (voir fin du verset de Néhémie 2 :8)